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Ecrivains d'Argentine, quels sont ceux que vous aimez ? texte modifié

Ecrivains d’Argentine : quels sont ceux que vous aimez dans les 16 signalés ci-dessous et
y en a-t-il d'autres que vous préférez et voulez signaler ?

 

Finalement, il y en a beaucoup plus que les 16 signalés ci-dessous, environ plus de 40, et donc
ma liste est donc très incomplète et imparfaite.

 

Voici déjà une liste modifiée (la première ne comportait que 10 auteurs), avec des commentaires sur
les livres lus et des propositions d’autres auteurs.

 

Ces commentaires et nouvelles propositions ont été faits, pour une part importante, avec mes amis
JC. et C.Devaud.

 

1 - Bioy Casares, Adolfo, (1914 - 1999) : le fantastique psychologique

Le dandy argentin : Adolfo Bioy Casares est un ami fidèle et intime de Borges qu'il rencontre dès
1932 et avec qui il cosignera plusieurs livres. Le style de Casares se singularise cependant par sa profonde attirance pour le fantastique et ce que le genre offre comme possibilité littéraire. Comme Poe, Kafka ou encore Wells, son imagination le pousse à concevoir des univers sombres, inquiétants, où les individus se confrontent à des puissances autoritaires, remettant en cause leur vision du monde. Son œuvre magistrale, "L'invention de Morel», amène le lecteur à s'interroger sur les frontières de la raison et l'importance de la métaphysique dans un monde trop cartésien et ordonné.

Lire: "L'invention de Morel", « Journal de la guerre aux cochons », « Un photographe à La Plata »

Lu : « Un photographe à La Plata »: pas mal, intéressant, sur la vie à Buenos Aires en particulier

 

2 – Borges, Jorge Luis, (1899-1986):romans, essais, nouvelles, poésie,…

Le génie de la concision : Jorge Luis Borges est sans doute l'écrivain le plus inventif et le plus déconcertant de la littérature latino-américaine. Poète, essayiste, immense nouvelliste, il nous a laissé une œuvre abondante, imaginant au fil des pages des mondes, des personnages et des intrigues fascinants. Une imagination débordante que sa culture et son talent transcendaient en quelques paragraphes, avec la force et la précision d'un coup de poing. Car le génie de Borges tient
en cette incroyable capacité à nous projeter, en si peu de lignes, dans un univers si dense, si complet. Impossible d'oublier "La bibliothèque de Babel", "Le livre de sable" comme la plupart de ses nouvelles. Avec le fantastique comme inspiration, un style vertigineux et une pensée
éthérée sur notre condition, Borges est essentiel.

Lire: "Fictions", "L'Aleph", "L'or des tigres", "Le chiffre", « Le livre de sable »

Et avec A.Bioy Casares : « Nouveaux contes de Bustos Domecq »

Lu : "L'Aleph" : certaines nouvelles sont assez valables, d’autres non et d’autres trop ésotériques ; « Le livre de sable : pas intéressant pour mon goût.

 

3 - Cortazar, Julio, (1914-1984), maître du conte fantastique

Julio Cortazar est devenu par ses engagements et ses écrits un défenseur -controversé- des
droits de l’homme. Le génie désinvolte : Bercé pendant son enfance par Jules Verne puis bouleversé par Cocteau et Mallarmé, Julio Cortazar a pour la littérature française un amour inconditionnel. Il l'enseignera pendant des années dans des universités de la province argentine avant de connaître un succès considérable pour ses écrits. Farouchement opposé au Péronisme, il s'exile en France où il publie son chef d'œuvre, "Marelle". Il tirera du surréalisme un goût pour le méthodisme, la contrainte stylistique et la déconstruction narrative, ce qui lui vaudra d'être approché par l'Oulipo.
Cortazar, foncièrement socialiste, refusera d'intégrer le mouvement à qui il reproche son mutisme politique. De ses nouvelles émane un fantastique réservé, sans grandiloquence ni lyrisme exacerbé.

Lire: "Marelle", "Rayuela", "Le livre de Manuel" « La bave du diable » (base du film « Blow-up » d’Antonioni.

 

4 – Puig, Manuel, (1932-1990): l'écrivain de l'art pop

Le goût de l'exploration : Manuel Puig a beaucoup voyagé dans sa jeunesse. New York, Londres, Rome, puis Stockholm où il deviendra professeur d'italien et d'espagnol. L'auteur argentin
tire de ces expériences un plaisir manifeste à faire bouger les lignes, ce qu'il fait avec audace dans son œuvre littéraire. Il n'aura de cesse d'expérimenter de nouvelles constructions narratives, en déplaçant des paragraphes entiers, jouant sur des associations d'idées. Considérant la
littérature de manière très cinématographique, il met en scène des personnages marginaux et caricaturaux, à l'image des héros de "télénovelas", s'appuyant sur une écriture vive et moderne.

Lire: "Le baiser de la femme araignée", "Le plus beau tango du monde", "La Trahison de Rita
Hayworth"(son premier roman)

Lu : "Le baiser de la femme araignée", le quatrième de couverture résume bien le contenu du livre et pourquoi il m'a beaucoup plu : "Dans l'obscurité de leur cellule de Buenos Aires, deux
hommes tentent d'oublier l'angoisse de l'enfermement en se racontant des films des années 40. Molina, un homosexuel arrêté pour détournement de mineurs, redonne vie à ces histoires d'amour qui l'ont tant touché. Valentin, un guérillero idéaliste, écoute la voix douce de ce nouvel ami qui sacrifiera tout pour les sentiments qui les unissent".

J'ai moins aimé "Le Plus Beau Tango" du Monde". On dit aussi beaucoup de bien de son premier roman, que je n'ai pas encore lu.

 

5 – Sabato, Ernesto, (1911- 2011) : l'artiste spirituel

Une philosophie littéraire : Avant tout essayiste de renom, Ernesto Sabato n'a publié que trois
romans. C'est peu, mais suffisant pour le considérer comme l'un des plus grands auteurs argentins du siècle, tant l'œuvre qu'il a produite épouse les aspirations métaphysiques de ses contemporains. Son premier livre, "Le tunnel", est salué par Camus et par l'ensemble de la critique littéraire
mondiale. On y retrouve l'esprit qui l'anime : le sens du combat moral pour la liberté et la dignité humaine, sa foi dans le progrès, et le refus de toute forme de fatalité.

Lire: "Le tunnel", "Alejandra", "L'ange des ténèbres" « Héros et Tombes »

Lu : Le tunnel : un prenant personnage fou de jalousie, très bien analysé.

 

6 – Huidobro, Norma, née en 1949,

Lire : « Le lieu perdu »

Lu : trop violent, je l’ai arrêté.

 

7 – Aira, César, né en 1949 : Romancier, nouvelliste, essayiste, dramaturge, traducteur, il a publié à ce jour une quarantaine de livres.

Lire : « La Preuve » Ce roman est sans doute le plus violent de César Aira, et celui qui explore avec le plus d’acuité les élans de l’adolescence

 

8 – Salem, Carlos, né en 1959,
Né à Buenos Aires, journaliste et écrivain, réside depuis 1988 à Madrid où il écrit entre deux soirées de poésie dans son bar, Le Bukowski. On ne sait pas grand-chose, en France, de cet auteur argentin vivant en Espagne, mais on peut tout de même noter, à la lecture de son premier roman « Allez
Simple », une imagination débordante, foisonnante, bouillonnante même, mise au service d'une écriture à l'humour dévastateur. Carlos Salem apparaît comme un amoureux de la vie qui, à ses congénères, propose une vision farfelue et déjantée en apparence, mais qui repose sur une
vraie philosophie. On n'intitule pas son bar Le Bukowski sans quelques idées derrière la tête…

Lire : « Aller simple », « Nager sans se mouiller »

 

9 – Bucay, Jorge, né en 1949, écrivain et psychanalyste :
Jorge Bucay, célèbre auteur à succès sur le continent sud-américain, a écrit douze best-sellers vendus à plusieurs millions d'exemplaires. De nationalité argentine, il réside entre Buenos Aires et l'Espagne. Psychiatre et psychothérapeute, il anime des séminaires dans le monde entier.

Lire : deux de ses romans ont été traduits en français : «  Laisse-moi te raconter les chemins de la vie » (2004), et « Je suis né aujourd'hui au lever du jour » (2005).

 

10 – Ocampo, Silvina, (1903 – 1993), poétesse, elle était aussi l’épouse d’Adolfo Bioy Casares . «Silvina est venue à la poésie par le chemin lumineux du dessin et de la peinture, et l'immédiate
certitude du visuel persiste dans sa page» écrit Borges dans la préface à Faits divers... Introduction au même livre, de Calvino: «Je me sentis transparente, d'une transparence à jamais douloureuse et obscure : cette phrase traduit bien son sens du monde, un monde que le regard parcourt dans la précise netteté des contours de sa surface, et qu'il traverse aussitôt, découvrant la béance d'une
épaisseur de ténèbres illimitée.» Nous voici prévenus : l'objet, la perception de l'objet seront les clefs d'un univers de signaux annonçant une -au sens propre- métaphysique.

Lire : « Ceux qui aiment, haïssent », roman policier écrit avec son mari ; « la pluie de feu », son
unique pièce de théâtre pleine de drôlerie et de poésie.

 

11 - Roberto Arlt, (1900 – 1942)

Son premier roman, El juguete rabioso (Le Jouet enragé, 1926) marque la naissance de la littérature urbaine argentine. Les thèmes qu’il développe annoncent ceux de l’œuvre dans son ensemble : la ville inhumaine, le sens du travail, l’aliénation. Dès le début des années 1930, Arlt se réclame des écrivains professionnels, mais répudie pourtant à la fois la « grande littérature », la critique, ainsi que la préciosité du groupe de Florida (dont le chef de file est Jorge Luis Borges) : sa volonté d’authenticité, d’enracinement de la fiction dans l’histoire, le lie implicitement au groupe de Boedo, progressiste et partisan du réalisme. Los Siete locos (Les Sept fous, 1929) et Los Lanzallamas (Les Lance-flammes, 1931), forment un diptyque considéré comme son chef-d’œuvre, et consomment définitivement la rupture avec la littérature du moment. Leur histoire (la quête de bonheur d’un humilié, et sa rencontre avec une étonnante galerie de marginaux) est simple, mais clame avec
violence la nécessité de la libération par l’action, dans le contexte trouble de l’Argentine des années 1930, sous une forme à la fois radicalement novatrice (violence stylistique, usage du « lunfardo » - la langue populaire de Buenos Aires) et déroutante (interruptions fréquentes de la trame narrative, longues dérives métaphysiques). Durant les dix dernières années de sa vie, Arlt ne cessera de décrire les abîmes de l’être humain asservi à la ville, tout en explorant de nouveaux territoires (le fantastique, l’exotisme orientaliste – inspiré de ses voyages en Afrique…) et de nouveaux
genres – le théâtre par exemple, qu’il renouvellera avec autant d’exaltation que le roman

Lire : « Les Sept Fous»,

Lu : roman un peu déjanté, mais fort et ne manquant pas d'humour. Cortazar écrivait que ce livre "peut être considéré comme le premier chef d'œuvre moderne de la littérature citadine en Argentine". Il en existe une suite, "Les Lance-flammes", que je n'ai pas encore lue.

 

12 - Ricardo Güiraldès, (1886 – 1927), romancier et poète argentin. Son ouvrage le plus connu, le célébrissime roman Don Segundo Sombra, dont il commença la rédaction à Paris, et auquel il faut cependant se garder de réduire son œuvre, dépeint la vie rustique d’un gaucho ― équivalent approximatif du cow-boy américain ― dans la pampa argentine. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que cet écrivain, issu d’une riche famille aristocratique de Buenos Aires, grand
voyageur cosmopolite pétri de littérature française moderne et une des figures de l’avant-gardisme argentin, ait campé d’une façon si saisissante un prototype de gaucho, noble, stoïque et généreux, mais jaloux de sa solitude et de son indépendance ; mais précisément, l’antagonisme entre vie campagnarde et vie intellectuelle citadine constitue un des leitmotive de l’œuvre de Güiraldes.

Lire : "Don Segundo Sombra" Loin du réalisme et de la peinture des mœurs modernes de l'époque, Don Segundo Sombra raconte l'initiation du narrateur Fabio Cáceres, jeune orphelin, sous la direction du dernier gaucho, Don Segundo, qui lui forge le caractère et lui enseigne une conduite face à la vie. Le gaucho de Güiraldes est un gaucho idéalisé, concentrant en lui l´ensemble des vertus des hommes de campagne vus par l'auteur.

Lu : J'ai aimé l'atmosphère de ce roman, à propos duquel Borges écrivait "c'est le dixième livre de l'Odyssée" et Cortazar "le dernier et le plus grand roman de la pampa".

 

13 - Eduardo Mallea, (1903 – 1982), il faut aussi des témoins à ce procès qu'est la naissance d'une nation au sens moderne : Eduardo Mallea fut l'un de ceux-ci. Plus qu'un écrivain
politique, il fut le défenseur de valeurs humaines bafouées par le monstrueux développement d'une société, d'une mégapole, la Buenos Aires des années 30 à 50. Chantre, à travers ses essais (Historia de una pasión argentina, 1935), ses romans (Cendres, 1941 ; Chaves, 1953 ; la Barque de glace, 1967 ; La penúltima puerta, 1969) et ses contes (La Red, 1968), de l'âme de son pays.

Lire : "La Barque de Glace"

Lu : un beau livre. "Dans une demeure de la pampa argentine, Ribas, un veuf, s'acharne à ne pas oublier sa femme Luisa. A ses deux fils, il raconte le premier bal, les baisers, tout un paradis perdu. Bientôt, les mots lui manquent; terrassé par l'oubli, l'inexorable absence, il s'enveloppe dans le
silence, prêt à monter dans cette "barque de glace" vers la sérénité. En mourant, il deviendra cette Mémoire qu'il a perdue...Superbe méditation sur la mémoire de Mallea dont Kléber Haedens comparait l'œuvre à une "eau fraîche tour à tour brûlante, fraîche, qui entraîne avec elle le parfum des roses muscates mêlé à l'amour et au chagrin" ".

 

14 - Elsa Osorio, née en 1953 : Écrivain argentin, elle enseigne l’écriture et la communication à
Madrid et a également écrit des scénarios pour le cinéma et la télévision. Luz est son premier roman.

Lire : "Luz ou le Temps Sauvage",

Lu :  très émouvant. "Après vingt ans d'ignorance puis de quête, Luz a enfin démêlé les fils de son existence. Elle n'est pas la petite-fille d'un général tortionnaire en charge de la répression
sous la dictature argentine; elle est l'enfant d'une de ses victimes. C'est face à son père biologique, Carlos, retrouvé en Espagne, qu'elle lève le voile sur sa propre histoire et celle de son pays."

 

15 – Jose Hernandez (1834 – 1886) :
poète dont l’œuvre principale est « Martin Fierro », poème épique qui exalte les qualités des gauchos et raconte leurs luttes. Ce poème est encore aujourd’hui considéré comme une œuvre majeure de la littérature argentine, me disait mon guide argentin en 01 2012. Ce livre n’est pas traduit en français, à ma connaissance.

 

16 – Leopoldo Maréchal (1900
– 1970) : Professeur de lettres et écrivain, Leopoldo Marechal est surtout l’auteur d'un triptyque romanesque considéré comme une œuvre maîtresse de la littérature argentine composé de « Adan
Buenosayres »,
« Le Banquet de Severo Arcangelo », et « Megafón o la guerra ».
Les deux premiers ont été traduits en français.  A lire.

 

 

Merci de vos commentaires

 

29 02 2012



16/11/2011
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