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Aurore de Roquefeuil (1916 – 2007) LES 4 SAISONS DE L'AMOUR , un très beau poème, publié le 08 04 2016

Aurore de Roquefeuil  (1916 – 2007)

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LES 4 SAISONS DE L'AMOUR

 

PRINTEMPS

 

 

Ah ! Viens... Dépêche-toi. Le pommier est en fleurs,

Et notre cœur est neuf comme au premier jardin ;

Le soleil s'est levé sur les oiseaux dormeurs,

Et le monde est tout neuf comme au premier matin.

Le ruisseau va chantant, comme ira notre vie,

Sur ses beaux cailloux blancs, au milieu des prés verts.

Souviens-toi de ce jour où tu m'as poursuivie...

L'hiver, le froid, fuyaient en pantoufles de vair,

Et moi, je m'en allais, d'un pas tout ralenti.

Si tu me rattrapais, ce serait pour toujours...

Viens ! Entrons mon chéri dans le vert paradis

Des tendres illusions, du printemps de l'amour.

 

 

ETE

 

 

Je suis la terre et l'eau, la moisson triomphante,

Toi, tu es le soleil qui fait mûrir les fruits,

J'étais la terre aride avant que je n'enfante ;

Les bougeons ont fleuri au long des douces nuits...

Oui, c'est toi, mon amour, c'est toi qui m'as donné

Ce transparent regard qui connaît mon sourire,

Ce tendre poids d'amour d'un enfant nouveau-né.

Chaque jour, chaque nuit, je contemple et j'admire

Ce petit corps tout rond aux doux cheveux de soie...

Je crois que, jusque là, rien n'avait existé. Viens...

Donne-moi la main, viens, dansons notre joie ;

Chantons le bel amour, et le fruit de l'été.

 

 

AUTOMNE

 

La vigne est sang et or... Le soleil la caresse

De ses derniers rayons. La terre a la beauté

Des choses condamnées.

Lente pluie de tristesse,

Frissonnant dans le vent, les feuilles sont tombées,

Et leur tapis d'ennui étouffe notre amour.

Le silence s'installe entre deux étrangers

S'éloignant l'un de l'autre un peu plus chaque jour,

Et traînant leur boulet comme deux condamnés.

Du lien devenu joug, Dieu, que nos cœurs sont las !

Toi, tu ne penses plus qu'à t'évader un jour,

Et moi, je ne suis bien que si tu n'es pas là...

Comment est-il venu, l'automne de l'amour ?

 

 

HIVER

 

Tout comme les enfants, les oiseaux sont partis...

La neige à recouvert notre foyer détruit,

Et tout porte le deuil de nos cœurs désunis.

Notre amour a rejoint les ombres de la nuit.

Restent l'appel sans fin des cœurs désespérés...

Reste le grand lit froid où vogue, dérisoire,

Mon triste corps glacé, par ton corps déserté.

S'en viennent les regrets, et puis la solitude,

Et les nuits sans sommeil, et le désert des jours...

L'angoisse des matins, des soirs la lassitude.

C'est fini... C'est l'hiver, la mort de l'amour.

Mis sur mon blog le 08 04 2016

 

 



08/04/2016
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