D'Alembert: enfant abandonné devenu un savant et un philisophe
Jean le Rond D’Alembert (11 / 1717 – 10 / 1783)
Citation « Il n’y a que la liberté d’agir et de penser qui soit capable de produire de
grandes choses ».
Né à Paris, le 16 novembre 1717.
Enfant naturel de Claudine Guérin de Tencin (1682 – 1749) femme de lettres et
salonnière et du chevalier Louis-Camus Destouches-Canon, lieutenant-général
d’artillerie, beau nom pour un militaire !! .
Sa mère l’«exposa» dès sa naissance sur le parvis de l'église de Saint-Jean-le-Rond, d’où son premier nom, Jean le Rond (il prendra le nom de D’Alembert vers 19 ans, nom qu’il a inventé). Son père le
retrouve rapidement et le place dans une famille d’adoption Mme Rousseau, une « vitrière » chez qui d'Alembert vivra jusqu’à ses cinquante ans et en fait jusqu’à la mort de celle-ci. Son père veille aussi à son éducation en lui accordant une pension et sa famille la lui maintiendra après sa mort, survenue
quand le garçon n’avait que neuf ans.
Bachelier ès arts à dix- huit ans, il entre à vingt-quatre ans, après des études de droit et de médecine, à l’Académie des sciences comme «associé astronome adjoint».
Travaux en mathématiques et en physique : en 1746, il gagne le concours de l’Académie de Berlin avec ses Réflexions sur la cause générale des vents.
Il rencontre Diderot dans les salons à la mode.
Tous deux en 1746 se lancent dans l’aventure de l’Encyclopédie et s’assurent la collaboration de cent soixante-douze rédacteurs. En 1759 le roi décrète la destruction des exemplaires imprimés et interdit la poursuite de la publication. D’Alembert avait déjà, depuis peu, abandonné l’Encyclopédie, à la suite de divergences avec Diderot.
Il devient, en 1772, secrétaire perpétuel et historiographe de l’Académie française, où il était entré en 1754.
Julie de Lespinasse ouvrit alors, en 1764, son propre salon où elle reçut également Condillac, Condorcet et Turgot, outre ceux qu’elle recevait déjà auparavant chez sa tante Mme du Deffand. On a pu dire de son salon qu’il fut le « laboratoire de l’Encyclopédie », dont elle fut l’égérie. Nombreux furent ceux qui subirent le charme de cette jeune femme au caractère ardent et passionné, mais c’est avec d’Alembert qu’elle se lia d’une profonde amitié, qui semble n’avoir été que platonique
(elle a eu par ailleurs deux amants). Enfant illégitime comme lui, ils ont des points communs qui les rapprochent. Malade, elle le recueille chez elle et le soigne. Ils ne se quitteront plus, jusqu’à la mort de celle-ci en 1776.
D'Alembert fut, depuis l'année 1745, l'ami fidèle de Voltaire ; leur amitié et leur correspondance dura trente-trois ans.
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Il a laissé des ouvrages scientifiques, une importante correspondance avec Frédéric II et les philosophes ; il entretint une polémique avec J.-J. Rousseau, reçut chez lui la visite du tsar Paul Ier, etc.
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D’Alembert demeure l’un des mathématiciens et physiciens les plus importants du XVIIIe
siècle, en même temps qu’un philosophe des Lumières.
Il disparut au faîte de sa célébrité, prenant ainsi une revanche éclatante sur sa
naissance misérable.
Mort le 29 octobre 1783
Euler meurt aussi en 1783 et Diderot en 1784. (Voltaire et Rousseau sont morts en 1778)
Son œuvre
L'Encyclopédie .
D’Alembert écrira le fameux Discours préliminaire ainsi que la plupart des articles sur les mathématiques et les sciences. Il rédigea (sous la signature O) ainsi près de 1700 articles, la plupart concernant les mathématiques au sens large mais baissa très sensiblement son niveau de participation à partir de 1762. « Penser d’après soi » et « penser par soi-même », formules devenues célèbres, sont dues à D’Alembert ; on les trouvera dans le Discours préliminaire,
Astronomie
Il étudia le problème des équinoxes, dans le mémoire publié en 1749 sur la précession des équinoxes et il poussa les calculs afin d’obtenir des résultats numériques en accord avec l’observation. D’Alembert fit également progresser le difficile problème que constituait pour les astronomes l’explication du mouvement lunaire. En ce sens, il est le précurseur de la Mécanique céleste de
Laplace.
Physique
En 1743 dans le Traité de dynamique dans lequel il énonce le principe de la quantité de mouvement, qui est parfois appelé principe de D'Alembert. Ce principe a servi de base au développement de la mécanique analytique. Ce faisant, D’Alembert jetait les bases sur lesquelles Lagrange allait bâtir
l’édifice grandiose de la Mécanique céleste.
En hydrodynamique, on lui doit d’avoir démontré le paradoxe qui porte son nom : une pile de pont plongée dans le cours d’un fleuve ne devait subir de sa part aucune poussée. !!
Musique
D’Alembert est considéré comme un théoricien de la musique, en particulier dans la représentation du mouvement d’une corde vibrante par une équation aux dérivées partielles !
Mathématiques
Il a laissé un théorème, une règle pour la convergence des séries numériques et une
Martingale ; il était aussi un spécialiste des équations aux dérivées partielles.
Philosophie
C’est l’Encyclopédie, à laquelle il collaborera avec Diderot et d’autres penseurs de son temps, qui lui donnera l’occasion de formaliser sa pensée philosophique. Le Discours préliminaire de
l’Encyclopédie, est souvent considéré, et avec raison, comme un véritable manifeste de la philosophie des Lumières. Il y affirme l’existence d’un lien direct entre le progrès des connaissances et le progrès social.
Déterministe et déiste, D’Alembert fut l’un des protagonistes, ainsi que son ami Voltaire, de la lutte contre l’absolutisme religieux et politique qu’il dénonce dans les nombreux articles philosophiques qu’il écrivit pour l’Encyclopédie. Il a intégré la tradition cartésienne aux conceptions newtoniennes et ouvert la voie au rationalisme scientifique moderne. Ses analyses constituent une véritable
philosophie des sciences.
D’Alembert définit ainsi la philosophie : « La philosophie n’est autre chose que l’application de la raison aux différents objets sur lesquels elle peut s’exercer. »
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Laissons la conclusion à sa mère adoptive: "Qu'est-ce qu'un philosophe? C'est un fou qui se tourmente toute sa vie pour qu'on parle de lui lorsqu'il n'y sera plus".
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