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Etienne Arago, écrivain et homme politique engagé 09 2012

Étienne Arago (1802-1892), écrivain et homme politique engagé.

Il y eut 4 frères Arago au 19ième siècle :

François Arago (1786-1853), savant et homme politique, le plus célèbre des quatre

Jean Arago (1788-1836), général au service du Mexique

Jacques Arago (1790-1855), écrivain et explorateur

Étienne Arago (1802-1892), écrivain et homme politique.

Nous allons parler ici d’Etienne (des articles sont prévus ultérieurement pour les 3 autres) qui est aujourd'hui un inconnu. Pourtant, il fut l'un des principaux témoins et acteurs de la vie politique,
culturelle, artistique de son siècle.

Né en 1802 à Perpignan, décédé à Paris en 1892, un siècle durant Etienne Arago a marqué de sa forte personnalité la vie de son pays, des barricades et des salons parisiens aux plus petits villages roussillonnais. Révolutionnaire ardent et républicain impénitent, député de son département et
ministre des Postes en 1848 - c'est à cette occasion qu'il «invente» le timbre-poste -, proscrit entre 1849 et 1859, maire de Paris en 1870, conservateur du Musée du Luxembourg entre 1879 et
1892 ; tour à tour responsable politique, vaudevilliste, journaliste et écrivain, Etienne Arago a fréquenté la France et l'Europe des hommes politiques, de la littérature et des arts ; de La Fayette à Clémenceau, de Balzac à Rodin, de Garibaldi à Victor Hugo.

Son action et son œuvre sont immenses ! Ainsi, il a créé un journal anticlérical, voué aux lettres, aux arts et…aux scandales, qui deviendra le célèbre quotidien parisien Le Figaro ! En outre, il participe, en 1845, avec François et les Républicains roussillonnais, au lancement du journal L’Indépendant, toujours bien vivace dans cette région!

Etienne va encore s’exprimer dans la littérature et le théâtre : il va écrire des poèmes, des chansons et surtout des vaudevilles, bref une centaine de pièces ! ; Ses œuvres dramatiques n’ont pas, bien sûr, la renommée de Ruy Blas ou d’Hernani, mais Etienne va tout de même prendre la direction du Théâtre du Vaudeville, à Paris de 1830 à 1840 (il fait faillite mais rembourse tous ses créanciers pendant plusieurs années). En outre, grâce à ses poèmes et chansons, Etienne est consacré par Horace Chauvet « premier poète populaire catalan » et considéré comme une sorte de Béranger des Pyrénées-Orientales ! De 1824 à 1847, il fit représenter, en collaboration avec Bayard, Dumanoir, Anicet Bourgeois, etc., plusieurs comédies et vaudevilles qui eurent du succès. Son dernier
ouvrage, dans ce genre, fut une comédie en cinq actes et en vers, les Aristocrates, jouée au
Théâtre-Français en 1847, et empreinte des idées démocratiques chères à l 'auteur.

Comme Hugo, l’enfant d’Estagel entre en politique. Dès la Révolution de 1830, il fût, avec La
Fayette
, l’un des principaux acteurs du mouvement insurrectionnel. Ensuite, dès les premiers instants de la Révolution de 1848, il s’empare de la direction des Postes ! Il réforme ce ministère et crée, avec la loi du 24/8/1848, le « timbre-poste », qui se substitue ainsi aux autres affranchissements et paiements des divers envois : les Postes, pour un homme de Lettres, voilà un sacré coup médiatique ! Comme Hugo, Etienne Arago, va, lui aussi, entrer en opposition violente avec ce Louis Napoléon Bonaparte… Il doit quitter la France et se sauver en Belgique, Angleterre, Hollande, Suisse…Il va retomber dans l’anonymat et va goûter les joies amères de l’exil !

Il peut rentrer en France en 1859, à la faveur d’une amnistie, et mener une activité politique plus discrète ; il va tout de même se mêler aux débats des Jules Ferry et Léon Gambetta. Alors vint 1870 : la Commune ! Etienne revient sur le devant de la scène, comme d’autres écrivains, aux côtés du peuple de Paris, tels que l’enragé Vallès ou Victor Hugo, et c’est la victoire, hélas éphémère, de La Commune !  Avec les parlementaires, Etienne s’oppose à la Régence de l’Impératrice Eugénie : le peuple de Paris l’acclame et en fait son maire, sur proposition de Léon Gambetta, le 4 septembre 1870 ! Au même moment, Emmanuel, son neveu est ministre avec ce même Gambetta, chef du Gouvernement de Défense Nationale… Vouée à la défense des valeurs de la République, Etienne ne sera, pour Paris, qu’un maire bien passager : en effet, il démissionne le 15 novembre, estimant
qu’un maire non élu, simplement choisi par acclamation, n’a pas une reconnaissance officielle. Elu des Pyrénées-Orientales, il démissionne aussi, le 8/2/1871, en raisons de missions diplomatiques importantes en Italie.

En fin de parcours, -mais quel parcours ! -, Etienne devient conservateur du musée du Luxembourg ; son rôle, ici, est plus contesté : E. Arago semble ne pas avoir compris la modernité des impressionnistes ; pas un Claude Monet au Luxembourg ! Etienne a 70 ans…Il restera conservateur
jusqu’à sa mort en 1892.

 Il faut réhabiliter Etienne, homme du 19ième siècle, dont l’action en tant que journaliste, homme politique, maire de Paris, Directeur des Postes, etc., fut exemplaire.

 

 

Edité le 21 et modifié 09 2012



21/09/2012
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