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F. Nansen (1861 – 1930). Prix Nobel de la Paix, explorateur polaire et diplomate norvégien

J’ai eu envie d’écrire un article sur F. Nansen pour plusieurs raisons :

-       Il a été très éclectique dans ses activités, plus de 6 ou 7 très différentes au cours de sa vie. Cet éclectisme va bien avec le titre de mon blog !

-       L’héroïne de mon dernier article, la comtesse du Luart a bénéficié d’un « passeport Nansen » au début de sa vie (Voir le NB1 en fin de l’article).

-       Les « passeport Nansen » ont sauvé plus de 450 000 personnes devenues apatrides fuyant la Russie, l’Arménie, l’ex-empire ottoman, etc.

-       Un très bon livre est paru en 10 2022 sur sa vie (Voir le NB2)

Fridtjof Wedel-Jarlsberg Nansen, né le 10 octobre 1861 à Store Frøen près de Christiania en Norvège et mort le 13 mai 1930 dans sa propriété de Polhøgda à Lysaker, dans la commune de Bærum, a eu une vie très active et avec une très grande palette de talents dans des domaines très différents.

Ayant des qualités athlétiques et sportives de très haut niveau, à dix-huit ans, il bat le record du monde de patinage sur glace sur la distance d'un mile (1,6 kilomètre) et, l'année suivante, il gagne le championnat national de ski de fond, un exploit qu'il répétera à onze reprises

Il dirige la première traversée à ski de l'intérieur du Groenland en 1888.

Il acquiert une renommée internationale après avoir atteint un record de latitude nord avec son bateau le Fram lors de son expédition au pôle Nord de 1893 à 1896.

Bien qu'il prenne sa retraite de l'exploration après son retour en Norvège, ses techniques et ses innovations dans les déplacements dans ces contrées, l'équipement et les vêtements adaptés au milieu polaire ont influencé les explorations ultérieures de l'Arctique et de l'Antarctique.

Nansen étudie ensuite la zoologie à l'université de Christiania et puis travaille en tant que conservateur au musée de Bergen où ses travaux sur le système nerveux des animaux marins lui valent un doctorat.

Il aide à établir les théories modernes de la neurologie.

Après 1896, son principal sujet d'étude devient l'océanographie et, dans le cadre de ses recherches, il fait de nombreuses expéditions scientifiques, principalement dans l'océan Atlantique Nord, et contribue au développement d'équipements océanographiques modernes.

Etant un des plus éminents citoyens de son pays, Nansen s'est prononcé en 1905 pour la fin de l'union de la Norvège et de la Suède et contribue à persuader le prince Charles de Danemark — futur Haakon VII de Norvège — d'accepter le trône de l'État nouvellement indépendant.

Entre 1906 et 1908, il sert comme représentant de la Norvège à Londres, où il aide à négocier le traité qui garantit l'intégrité du statut indépendant de la Norvège.

Dans la dernière décennie de sa vie, Nansen se consacre essentiellement à la Société des Nations, après sa nomination en 1921 en tant que Haut-commissaire pour les réfugiés (de 1922 à 1929).

En particulier il travaille à l'assistance de millions de Russes dans la lutte contre la famine et pour les réfugiés en Asie mineure et en Thrace.

Parmi les initiatives qu'il introduit se trouve le « passeport Nansen » pour les apatrides, un certificat reconnu par plus de cinquante pays. (Voir le NB3)

En 1922, il reçoit le prix Nobel de la paix pour son travail au nom des victimes déplacées de la Première Guerre mondiale et des conflits liés.

Il travaille pour le compte des réfugiés jusqu'à sa mort en 1930,
après que la Société eut établi l'Office international Nansen pour les réfugiés afin de s'assurer que ses travaux se poursuivent.

Cet office reçoit le prix Nobel de la Paix en 1938.

Nansen est honoré (par exemple, mur hôtel de ville Oslo)
par de nombreuses nations et par de nombreux toponymes, en particulier dans les régions polaires.

Il a eu plusieurs enfants dont un fils né en 1901, Odd Nansen, qui est un des fondateurs de l’UNICEF. (Voir NB4).

NB1 - Signalons que Leila Hagondokoff, fille d’un général tsariste issu d’une famille princière du Caucase, ayant fui la Russie bolchevique en 1919 et ayant réussi à rejoindre Shanghai en Chine, a bénéficié d’un « passeport Nansen » pour les apatrides, pour rejoindre sa famille à Paris. Elle épousera le comte du Luart et créera et animera les unités mobiles chirurgicales sur le front durant les guerres jusqu’en 1944 et deviendra aussi la marraine du 1^er REC de la légion.

NB2 – Je conseille vivement la lecture du livre d’Alexis Jenni « Le passeport de Monsieur Nansen », Ed Paulsen, 10 2022, Paris. Il raconte la vie de F. Nansen de façon très attachante.

NB3 – Le « passeport Nansen » pour les apatrides a été délivré à plus de 450 000 personnes.
Il y eu d’abord les russes (familles princières, intellectuels et juifs, comme Rachmaninoff, Stravinsky (photo)
Chagall, Nabokov, etc.) puis les arméniens comme Manouchian puis ceux de l’ex-empire ottoman de Thrace, Anatolie, Irak, etc. comme Onassis (un grec de Smyrne chassé par les turcs)

NB4 - Odd Nansen, son fils, né le 6 décembre 1901 et mort le 27 juin 1973, est un architecte et écrivain norvégien. Il est connu pour son action en faveur des Juifs dans les premières années de la Seconde Guerre mondiale (notamment via Nansenhjelpen) et pour être l'un des fondateurs de l'Unicef.

Mis sur mon blog le 08 04 2024