Inde, Madhya Pradesh, Article 3: Sânchî, un site bouddhique très riche et paisible datant du troisième siècle BC, avec mes photos, modifié le 25 05 2014
Sânchî, un site bouddhique très riche et paisible datant du troisième siècle BC
Lors de notre circuit au Madhya Pradesh en février 2014 avec 5 amis (voir les 2 articles déjà écrits sur le sujet) nous avons beaucoup aimé la visite de Sânchî. C’est le plus ancien sanctuaire bouddhique conservé au monde.
Sânchî est une colline isolée, près d'un petit village, à une cinquantaine de kms seulement de Bhopal, mais l'on se croirait à mille lieux de tout, dans un endroit reposant, paisible, comme si l'esprit du Bouddha imprégnait encore toutes choses et il n’y avait presque pas de touristes (voir photo d’ensemble)
.
1 Histoire
Le site a été fondé au IIIe siècle BC., à l'époque où l'empereur Asoka se convertit au bouddhisme (vers 250 BC) ; il fonda - ou du moins embellit - un sanctuaire bouddhique situé à Sânchî. Il fit aussi ériger une colonne de pierre de plus de 12 m de hauteur, sur laquelle étaient gravés ses édits (voir photo d’un fragment de cette colonne)
; le bouddhisme était la religion d’état de son empire et il envoya même des missionnaires hors d’Inde à l’ouest et à l’est pour répandre cette religion pacifique ; grâce à lui, en particulier, le bouddhisme eut une expansion importante dans toute l’Asie, en commençant par le Sri Lanka.
Bien que Bouddha n'ait jamais visité le site au cours de ses existences antérieures, pas plus qu'au cours de sa vie terrestre, la nature religieuse de ce sanctuaire est évidente. La chambre des reliques du stupa 1 contenait les restes de Shariputra, un disciple de Shakyamuni qui mourut six mois avant son maître ; il est particulièrement vénéré par les tenants du « petit véhicule » ou Hinayana. Demeuré le principal centre du bouddhisme dans l'Inde médiévale du fait de la diffusion de l'hindouisme, Sânchî témoigne de manière privilégiée d'un sanctuaire bouddhique majeur entre le IIIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C mais des temples et monastères furent construits jusqu’au 12ème siècle.
En fait, le bouddhisme prospéra jusque vers la fin du premier millénaire. Mais l'Islam, nouveau venu sur la scène politique et religieuse du pays, devait, par des destructions massives, porter un coup fatal au bouddhisme indien. Cette évolution arrangeait d'ailleurs les religieux hindous qui n'avaient jamais accepté les doctrines bouddhistes, qu'ils considéraient comme hérétiques par rapport à l'autorité des Veda, les Ecritures Sacrées, fondement de l’hindouisme.
Ainsi, les monuments de Sânchî se ruinent avec le déclin du bouddhisme en Inde, et ont été complètement perdus jusqu'à leur redécouverte par le général Taylor, un officier britannique en 1818, et les travaux de restauration ont été faits de 1881 à 1919, et il y avait les ruines de quelque 50 monuments à restaurer !
2 – Description et visite du site
On estime que pendant la période d'Ashoka, huit stupas et les piliers monolithiques ont été construits à Sânchî. Beaucoup d'autres structures ont été ajoutées au cours des siècles plus tard, pendant la période de différents rois shunga, shatavahana, kushan et gupta.
Les monuments principaux que nous avons visités sont le stupa 1, le chef d'œuvre, le stupa 2, le monastère 51 et le bassin (qui datent de la période 11ème et 12ème siècles) (voir photo)
mais nous n’avons pas visité le stupa 3, les temples 17 et 18, etc.
Au sud de la colonne d'Asoka se trouve le stupa 1 (voir photos)
en brique, d'un diamètre de 20 m environ, couronné par un édicule en pierre et entouré par une balustrade ; ce monument a été agrandi sous les dynasties des Sunga et des Andhra (IIe-Ier siècle av. J.-C.). Il consiste en un gigantesque monticule de grès entouré de somptueux portiques aux balustrades de pierre ; son dôme hémisphérique mesure 36 m de diamètre pour 16 m de hauteur. Il est particulièrement célèbre pour l'extraordinaire décor des quatre portes monumentales (torana) qui permettent d'y accéder (voir photos)
. Situées presque exactement en correspondance des quatre points cardinaux, ces portes transposent en pierre la structure de portes en bois : deux piliers et trois architraves reproduisent l'assemblage des deux poteaux reliés par trois lisses.
En visitant les monuments, et surtout les stupas, on doit circuler autour d'eux dans le sens des aiguilles d'une montre; c'est la circumambulation telle qu'elle est prescrite aux pèlerins bouddhistes et aussi aux autres visiteurs, c’est ce que nous avons fait, par respect
Nous avons pris notre temps dans le stupa 1 pour prendre conscience de l'harmonie des formes, pour découvrir les détails des innombrables décors gravés sur les superbes pierres beige ocre des 4 toranas, des balustrades, des bas-reliefs, hauts - reliefs, sculptures en ronde bosse, etc.
La grande majorité des scènes gravées représentent des moments bien connus de la vie du Bouddha historique (Siddhârta Gautama), ou bien des scènes de ses incarnations antérieures telles que l'historiographie les a codifiées. Mais il y a aussi de nombreux autres thèmes inspirés par les légendes et par l'histoire.
Les représentations pleines de vivacité et de charme de plantes, d'animaux et d'hommes, la qualité narrative des histoires et la créativité qui transparaît dans les chapiteaux
et les corniches sculptés avec fantaisie se combinent pour en faire un chef-d'œuvre inégalé de l'art bouddhique ancien (voir photos),
c’est superbe !
Plus précisément, ces stupas représenté le Parinirvâna, ce qui signifie la libération finale des cycles de la naissance et de décès. Ils représentent également le cosmos, et de l'hémisphère des stupas représente le mot en entier forme d'un œuf, avec le sommet représentant l'axe du monde. On trouve aussi un certain nombre de représentations symboliques de Bouddha, sous la forme d'empreintes de pas et de roues.
On a ainsi la naissance du Bouddha marquée par un lotus jaillissant d'un vase, ou par sa mère, la Reine Maya, arrosée par deux éléphants (on retrouve ici l'onction rituelle de la déesse Lakshmî par les éléphants !). L'Eveil spirituel (Bodhi) du Bouddha est marqué par un trône vide sous un arbre (l'arbre de la Bodhi). Le Premier Sermon du Bouddha, dans le Parc aux Daims de Sarnath, est figuré par un dharma chakra (Roue de la Loi) sur un trône ou au sommet d'une colonne.
3- Conclusion
Ce site est à juste titre au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1989 car il représente bien la spiritualité du bouddhisme et sa sérénité. Nous avons beaucoup aimé cette visite, allez-y vite.
Article mis sur mon blog le 23 mai et complété le 25 mai 2014.
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