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Madeleine BRES (1842 – 1921) : Madeleine BRES (1842 – 1921) : Première française diplômée « docteur en médecine » mis sur le blog le 27 09 2020

Madeleine BRES (1842 – 1921) :

 

Première française diplômée « docteur en médecine »

 

 

Née en 1842, Madeleine Brès (photo)Brès 2.jpg
découvre sa vocation à l’âge de huit ans en accompagnant son père, charron de métier, lorsqu’il effectue des travaux à l’hôpital,

Elle se marie à 15 ans.

« Je désire me consacrer à soigner les femmes et les enfants; je viens M. le Doyen, vous prier de vouloir bien m'autoriser une inscription pour obtenir le diplôme de docteur en médecine », c’est par cette phrase qu’elle fait part au  professeur Charles-Adolphe Wurtz, doyen de la Faculté de Médecine de son désir d’embrasser cette vocation en 1866. La trouvant audacieuse, il l’encourage à passer son baccalauréat.

 

Après avoir obtenu l’autorisation de son mari pour s’y inscrire, elle réussit l’examen en candidate libre et s’inscrit à la faculté de médecine après un combat acharné (intervention de l’impératrice Eugénie (photo) eugénie.jpg
et de Victor Duruy (photo)victor duruy.jpg
, ministre de l’instruction publique). Elle a 26 ans.

 

 

 

Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, elle est interne provisoire au sein de l’Hôpital de la Pitié dans le service du professeur Broca (photo)Paul_Broca.jpg
. Son excellence est reconnue. Elle rêve alors de devenir pédiatre.

 

Déjà veuve et mère de 4 enfants, elle décide tout de même de s’inscrire au concours de l'Externat en octobre 1871 et se heurte à un refus catégorique du directeur des hôpitaux de l'Assistance publique. Les manifestations et les pétitions en sa faveur n’y changeront rien.

 

Parallèlement à ses études de médecine, elle passe 4 ans au Muséum d'Histoire naturelle chez Edmond Frémy et 3 ans dans le laboratoire de Charles Adolphe Wurtz (photo)wurtz 2.jpg
où elle prépare une thèse de recherche, soutenue le 3 juin 1875 . Son sujet est De la mamelle et de l'allaitement : elle montre que la composition chimique du lait maternel se modifie au cours de l'allaitement pour correspondre aux besoins du développement de l'enfant.

 

Elle obtient la mention « extrêmement bien » et sa thèse est très remarquée en France et à l'étranger.

Elle devient ainsi la première Française docteur en médecine, mais elle n'est pas la première à l'obtenir en France, la Britannique Elizabeth Garrett Anderson l'a devancée de cinq ans.

 

Veuve, avec encore trois enfants à charge, elle décide de s'installer à Paris et de se spécialiser dans la relation entre la mère et son bébé, ainsi que l'hygiène des jeunes enfants. Elle se crée une riche clientèle bourgeoise.

 

La ville de Paris lui confie la charge de former les directrices et le personnel des écoles maternelles, crèches et garderies des vingt arrondissements de Paris.

 

En 1885, elle fonde sa propre crèche, 83 rue Nollet dans le quartier des Batignolles, où sont soignés et gardés gratuitement les enfants jusqu'à l'âge de 3 ans. Cette institution, qu'elle soutient avec son propre argent, sera visitée par Théophile Roussel (photo)Théophile_Roussel.jpg
médecin et homme politique ayant œuvré pour la protection de l’enfance puis par Marie-Louise Loubet (photo)Marie-Louise_Loubet.jpg
femme du Pdt de la République Emile Loubet s’étant beaucoup occupé des écoles, crèches et hôpitaux.

 

En 1891, en mission pour le ministre de l'Intérieur, elle part en Suisse étudier l'organisation et le fonctionnement des crèches et des asiles.

 

Elle dirige le journal Hygiène de la femme et de l'enfant et est l'auteure de plusieurs livres de puériculture.

 

Elle meurt à l'âge de 79 ans, presque aveugle et dans la pauvreté (malgré tous ses résultats et activités dans le domaine de la santé des enfants !) …

 Madeleine Brès, comme toutes les femmes de son époque, aura du attendre 1861 pour le baccalauréat et l’accès aux études supérieures et 1868 pour les études de médecine pour enfin débuter une belle carrière qui durera plus de 30 ans !

Signalons enfin que :

-       Elle a eu plusieurs distinctions : Officier d'académie (1875) ; officier de l'Instruction publique (1885) ; Plusieurs fois médaillée de la faculté de médecine de Paris.

-       Son nom est donné à plusieurs pavillons ou services d’hôpitaux en France : Tenon à Paris, Bobigny, Argenteuil, Aubervilliers.

-       Son nom est donné à la promotion 2017-2018 de la faculté de sciences médicales et pharmaceutiques de Besançon et à un bâtiment de l’université (photo)brès  hommage.jpg

-       Plusieurs écoles, crèches (Montpellier, Bouillargues sa commune de naissance, etc.) et EPHAD portent son nom. (photo)brès hommage 2.jpg

-       Une dizaine de rues (à Paris, Nantes, Poitiers, en Bretagne, etc.)  portent son nom.

 Mis sur mon blog le 27 09 2020



27/09/2020
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