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Siècle des Lumières : importance des femmes pour la culture et les arts. Partie 2 : Mme de Pompadour (1721 – 1764)


Rappel : Le 18ème siècle est dit celui des « lumières » et un grand nombre de femmes ont eu un rôle important dans le domaine de la culture et des arts.
Je parlerai évidemment aussi des hommes remarquables et des activités nouvelles qu’elles ont appréciés, protégés et aidés.

Le mouvement des "Lumières" a eu lieu aussi ailleurs en Europe, comme
- En Angleterre et Ecosse "Enlightenment" avec Isaac Newton( physicien et philosophe (tableau)
1643 – 1727), John Locke (1632 – 1704), David Hume ( 1711 – 1776), etc. mais aussi
- En Allemagne "Aufklarung" avec Emmanuel Kant (1724 - 1804), Leibniz (1646 - 1716) (voir tableau)
, etc. mais aussi
- Avant eux avec René Descartes (1596 - 1650 mort à Stockholm), Spinoza (1632 - 1677) et bien d'autres.

Je traiterai trois volets de ce sujet :
- Les femmes de pouvoir,
- Les salonnières et
- Les femmes « savantes et écrivaines »

En Partie 2, je vais parler uniquement de Mme de Pompadour, une femme au destin exceptionnel, maitresse de Louis XV mais ensuite sa conseillère, femme de pouvoir et mécène éclairé.
En Partie 3, je reviendrai sur les salonnières dont je n’ai pas pu parler en Partie 1.

1 – Courte Biographie de Mme de Pompadour, maitresse de Louis XV

Jeanne-Antoinette Lenormant d’Étiolles, née en 1721 dans une famille bourgeoise. En 1727 son père François Poisson suite à des malversations doit s’exiler et la séparation avec son épouse est prononcée. Sa mère lui fait recevoir une éducation soignée et l'enseignement des arts d'agrément, tels que le dessin, la musique, la peinture, la gravure, la danse, les cours de chant et de déclamation Dans ce cadre, elle découvre le salon littéraire de Madame de Tencin, une amie de sa mère. Celle-ci a entre autres amants, le riche fermier général Charles François Paul Le Normant de Tournehem, célibataire et amateur d'art qui devient le tuteur légal de la jeune fille. Il l’a fait épouser à 19 ans, en 1741 son neveu et héritier Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles, âgé de vingt-quatre ans. En 1744 ils ont une fille, appelée Alexandrine, du prénom de sa marraine Mme de Tencin (qui mourra à l’âge de 9 ans).
Elle rencontre Louis XV
à Versailles en 1745. Elle est ensuite invitée au grand bal masqué donné pour le mariage du dauphin Louis-Ferdinand (1729-1765) (il mourut avant son père, mais fût le père de trois rois : Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) . Le Roi s’éprend d’elle et l’installe la même année au château de Versailles, dans un appartement situé au-dessus du sien. En juillet, il lui offre le domaine de Pompadour (en Corrèze) ; la favorite devient marquise et est officiellement présentée à la Cour en septembre 1745. Mais ses origines bourgeoises – elle est la fille d’un conducteur du service des vivres – lui attirent rapidement les critiques des milieux aristocratiques. Pourtant, elle arrive à faire nommer son frère, le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du roi.
À partir de l’année 1752, elle cesse d’être la maîtresse du Roi.
En 1753, Louis XV lui achète l’hôtel d’Évreux, aujourd’hui palais de l’Élysée, pour ses séjours parisiens. Elle partage alors son temps entre la capitale et son château de Bellevue, à Meudon. Mais à 42 ans, en 1764, elle meurt d’une congestion pulmonaire à Versailles. Le roi regrettera cette « amie de vingt ans »

2 - Conseillère du Roi et femme de pouvoir

Elle joua un rôle clé dans les affaires du royaume.
- Rapprochement avec l’Autriche : Elle fut l’une des instigatrices du traité de Versailles (1756), scellant l’alliance entre la France et l’Autriche, une décision majeure dans le contexte de la guerre de Sept Ans.
- Gestion des intrigues de cour : Sa présence auprès du roi apaisa certaines tensions internes, tout en protégeant Louis XV des critiques virulentes de la noblesse.
- Passionnée par les arts et les lettres, Madame de Pompadour appréciait les idées nouvelles portées par des penseurs comme Voltaire (tableau)
, Diderot (tableau)
, et Montesquieu (tableau)
. Elle protégea ces philosophes contre la censure et les persécutions, leur offrant un espace pour développer leurs idées.
- L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (tableau)
: Bien que controversée, l’Encyclopédie bénéficia du soutien indirect de Madame de Pompadour.
- Elle était consciente des dangers que représentaient les idées progressistes pour la monarchie. Elle soutenait les philosophes tant qu’ils ne remettaient pas directement en cause le pouvoir royal ou la religion d’État.
- Elle maintenait une distance prudente avec des penseurs plus radicaux, comme Rousseau, dont les écrits critiquaient ouvertement les institutions établies.
- Elle n’hésitait pas à soutenir la censure lorsque les écrits devenaient trop menaçants pour l’ordre établi. Cette ambivalence reflète sa position complexe : mécène éclairée mais aussi défenseur de la stabilité royale.
- Voltaire, fut particulièrement proche de Madame de Pompadour. Elle appréciait son esprit vif et son talent littéraire. Elle intervint en sa faveur à plusieurs reprises, notamment pour obtenir sa nomination comme historiographe du roi et pour le protéger des critiques à la cour.

3 - Mécène éclairé

Elle fut une actrice majeure du rayonnement artistique et culturel de la France.
- Soutien aux artistes : Elle patronna les peintres François Boucher (tableaux de portraits, Mme de Pompadour par exemple, des scènes de la vie et des nus de la mythologie)


, La Tour, van Loo et Nattier, le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle très talentueux
(tableaux et son portrait)

et son portrait
le musicien Jean-Philippe Rameau
, le graveur Cochin, l’ébéniste Oeben, le gainier Jean-Claude Galluchat (d’où vient le nom de la peau de poisson en gainage) et bien d’autres. Elle exerce un véritable mécénat par de nombreuses commandes à ces artistes.
- Création de la Manufacture de la porcelaine de Sèvres : La France ne savait pas faire de la porcelaine dure, elle achetait les produits de Meissen. Mme de Pompadour persuada le roi de créer une manufacture de porcelaine, à Sèvres.  Celle-ci devint un symbole de l’excellence française et ses réalisations furent exportées dans toute l’Europe !.



- Construction du Petit Trianon : Le roi fait construire ce petit château,

à la demande de la marquise (qui aimait déjà beaucoup le jardin botanique attenant existant et elle le développa) (tableau de Mme de Pompadour en belle jardinière)

. Elle n’en verra pas l’inauguration en 1768 car elle mourra en 1764 !

4 - Conclusion

Une femme en avance sur son temps !
Dans sa vie, elle sut, avec le Roi, passer du rôle de maitresse à celui d’amie et de conseillère dans les affaires intérieures du Royaume mais aussi dans la politique étrangère.
Dans les idées, elle fut aussi une figure ambivalente des Lumières : à la fois soutien des idées progressistes et gardienne de l’ordre monarchique. En cultivant des relations avec des philosophes comme Voltaire ou Diderot, elle participa à l’effervescence intellectuelle de son époque, tout en naviguant habilement entre l’innovation et la prudence politique.
Dans le domaine artistique, elle fût un grand mécène dans tous les domaines depuis la porcelaine , l’architecture , la peinture, la sculpture, etc..

En résumé, Mme de Pompadour mérite d'être reconnue comme une femme qui a joué un rôle important ,non seulement auprès du Roi mais aussi et encore plus dans la vie culturelle et artistique de son siècle.

Mis sur mon blog le 12 01 2025 et modifié le 13 01 2025