Peuplement de l’Amérique : autres éléments de discussion 04 2013
Peuplement de l’Amérique : autres éléments de discussion 04 2013.
Voici 2 paragraphes, l’un sur la solution « Behringie », l’autre sur la solution « Pacifique »
1 – Le peuplement de l'Amérique vu par la génétique : Le peuplement de l'Amérique s'est bien fait depuis la Sibérie par des populations venues d'Asie, mais en trois vagues successives et non pas une seule : c’est le résultat d’une grande étude internationale publiée en 07/2012 !!
L'étude la plus complète retraçant l'histoire du patrimoine génétique des populations amérindiennes vient d'être réalisée à partir des données génétiques des puces ADN de 500 personnes provenant de 52 populations amérindiennes et 17 sibériennes. L'analyse s'est portée sur 365 000 marqueurs génétiques et a permis de prendre en compte, pour la première fois, les métissages européens et africains qu'ont connus, après l'arrivée de Christophe Colomb, les populations amérindiennes.
. Cette recherche a été menée par un consortium d'une soixantaine de chercheurs provenant d'Europe et des trois Amériques, et notamment du CNRS. Ce travail, publié sur le site de la revue Nature, démontre qu'il y a eu trois vagues de peuplement distinctes en provenance de Sibérie et que de vastes échanges génétiques se sont ensuite produits entre ces populations.
Les analyses confirment que la majorité des populations amérindiennes, des Algonquins du Québec aux Yaghans de Terre de Feu, en passant par les Mayas du Guatemala, proviennent d'une vague de migration provenant de Sibérie il y a environ 15 000 ans, lors d'un épisode de glaciation qui rendait à l'époque le détroit de Behring facilement franchissable.
. L'analyse des génomes montre que la plus grande diversité génétique parmi les individus se situe au Nord de l'Amérique, tandis que les populations les plus homogènes génétiquement sont celles de l'Amérique du Sud, confirmant l'axe Nord-Sud de peuplement du continent.
Par ailleurs, les chercheurs ont montré l'existence de deux autres vagues de peuplement asiatique survenues ultérieurement, voici 15.000 à 5.000 ans. Ces deux vagues "sont toutefois restées cantonnées à l'Alaska, au Canada et au nord des Etats-Unis". Et les nouveaux arrivants se sont bien mélangés aux populations qui étaient déjà présentes dans ces régions, formant les peuples
Eskimo-Aléoutes et Chipewyans. Quelle que soit la période concernée, la génétique montre que les populations ont colonisé le continent vers le sud, en suivant les côtes et en se séparant en cours de route. Après cette séparation, les échanges génétiques entre les différents groupes sont restés très réduits, particulièrement en Amérique du Sud.
Il y a eu quelques "rétro-migrations", par exemple, les Naukan et Chukchi, côtiers du nord-est de la Sibérie, sont porteurs d'ADN amérindien, preuve que certains groupes Eskimo-Aléoutes ont fait demi-tour vers l'Asie à un moment ou un autre
2 – Autres éléments pour la piste « Pacifique » ou « australoïde », voir carte.
21 – Il y a beaucoup de peuples et de langues qui sont morts et qu’on retrouve que dans des squelettes, des inscriptions ou des dessins : on ne peut donc pas les retrouver dans les résultats de l’étude précédente portant sur les 500 personnes de notre époque. Les mélanges des peuples disparus avec les populations actuelles peuvent ne pas avoir été ou être difficiles à discerner (par ex. le mélange de Neandertal et Cro-Magnon !).
22- Les îles habitées les plus orientales du Pacifique sont très près du Chili. Un peuplement polynésien pourrait expliquer pourquoi les indices les plus anciens du peuplement de l'Amérique sont justement au Chili, notamment à Monte Verde, et remontent possiblement à plus de 30.000 ans, ce qui précède par de nombreux siècles l'apparition du pont de Behring. Voir mon article sur les langues austronésiennes qui se sont répandues de Madagascar jusqu’à l’ile de Pâques !
23 – Des énigmes existent qui vont, pensent certains, dans le sens « australoïde » : citons les têtes olmèques (voir photo), les dessins et les glyphes de la civilisation Paracas / Nazca au Pérou, etc.
24 - Le poulet américain aurait une origine génétique polynésienne !!
3 – Conclusion : il y a, malgré la valeur et l'importance de l’étude génétique de 2012, encore beaucoup d’inconnues dans l’histoire du peuplement de l’Amérique, des squelettes, des dessins, des statues qui nous interrogent et nous font rêver à un passé plus complexe…
Article mis sur mon blog le 21 avril 2013.
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