Victor Hugo et Alexandre Dumas, une amitié et une admiration réciproque, mis sur mon blog le 21 11 2020
Victor Hugo et Alexandre Dumas, une amitié et une admiration réciproque
photos de A. Dumas ci-dessus
photos de V. Hugo ci-dessus
Victor Hugo (1802 – 1885) et Alexandre Dumas (1802 – 1870) : deux géants de la littérature française du 19 ème siècle. Ils se sont connus et appréciés malgré leurs différences. Voici quelques détails sur leur histoire et leurs sentiments.
1 – Amitié et Admiration
A la fin des années 1820, Hugo et Dumas sont à la pointe du mouvement romantique. La première pièce de Dumas, Henri III et sa Cour, déchaîne les passions un an avant la célèbre bataille entourant l' Hernani de Victor Hugo.
Pendant un certain temps, en fait, les succès de Dumas auront une fâcheuse tendance, du point de vue de Hugo, à surpasser les siens propres. D'où des brouilles temporaires (quand par exemple en 1833, Hugo appuie les accusations de plagiat lancées contre Dumas), suivies de réconciliations.
L'amitié des deux écrivains devient plus stable après la prise de pouvoir de Napoléon III. Hugo, exilé politique, fréquente assidûment, à Bruxelles, Dumas, exilé pour dettes.
Dumas accompagne, avec de nombreux amis, Hugo sur le port d’Anvers car obligé de quitter la Belgique à la demande de la France en 1853. Hugo fera un poème en remerciement à Dumas pour sa présence sur le port. (Photo)
.
Ce dernier rend visite à Hugo à Guernesey, et prend publiquement sa défense en France.
A la mort de Dumas, Hugo écrira une lettre superbe et émouvante à son fils écrivain lui aussi (« La Dame aux Camélias » en particulier).
Cette lettre résume bien leur relation. Voici quelques extraits qui montrent les intelligences; il crée la soif de lire; il creuse le génie humain, et il l'ensemence. »
Et encore « Alexandre Dumas séduit, fascine, intéresse, amuse, enseigne. De tous ses ouvrages, si multiples, si variés, si vivants, si charmants, si puissants, sort l'espèce de lumière propre à la France. »
Et enfin il dit clairement son admiration pour le génie de Dumas : « Toutes les émotions les plus pathétiques du drame, toutes les ironies et toutes les profondeurs de la comédie, toutes les analyses du roman, toutes les intuitions de l'Histoire, sont dans l'œuvre surprenante construite par ce vaste et agile architecte. Il n'y a pas de ténèbres dans cette œuvre, pas de mystère, pas de souterrain, pas d'énigme, pas de vertige; rien de Dante, tout de Voltaire et de Molière, partout le rayonnement, partout le plein midi, partout la pénétration de la clarté. Ses qualités sont de toutes sortes, et innombrables.
Pendant quarante ans cet esprit s'est dépensé comme un prodige. »
Voici en parallèle un extrait d’une lettre où Dumas dit son admiration pour Hugo :
" Il vous connaissait comme son rival (Dumas parle de Lamartine), comme on connaît un guerrier armé pour le combat, il me disait c'est un Encelade, un Prométhée, c'est un titan ; je lui ai dit moi c'est plus que tout cela, c'est un cœur - je vous connais mieux que personne, moi ami, moi qui vous ai vu pleurer, moi qui vous ai senti souffrir.
Votre nouveau livre n'ajoute rien à ma tendresse et à mon dévouement pour vous, mais il grandit mon admiration à la hauteur de votre génie "…
2 – Points communs de leur histoire
21 – Les parents :
Hugo son père : Général d’Empire :
il était un conteur doué qui captivait ses enfants par le récit de ses exploits. Ainsi, le célèbre « Donne-lui tout de même à boire », du poème « Après la bataille », vient tout droit du récit paternel d'un épisode similaire vécu en Espagne.
Hugo sa mère : Sophie Françoise Trébuchet
a eu trois fils de 1798 à 1802 : Abel, Eugène et Victor. Elle a encouragé ces derniers dans leurs études et leur amour de la poésie. Impressionnée par les talents de Victor, elle lui inspire quelques-uns de ses premiers poèmes
Dumas son père : Général (1762-1806)
sous la Révolution et les débuts de Bonaparte. Alexandre Dumas naît en 1802, et le général meurt le 26 février 1806. Bien que le futur écrivain ait très peu connu son père, ce dernier exercera une grande influence sur son œuvre.
La figure mythique du géant intrépide se retrouve ainsi dans les romans de Dumas, en tout premier lieu dans le personnage de Porthos.
Dumas sa mère : Marie-Louise Labouret (1769-1838) fille d’un aubergiste à Villers-Cotterêts : Dumas l’aimait beaucoup, la fit venir à Paris après ses premiers succès et s’en occupa bien toute sa vie.
22 – Autres
Leur grand point commun fût : la détestation de Napoléon III ; Hugo écrivit des pamphlets, un livre « Napoléon le Petit » et dans « Les Châtiments » Napoléon III est le principal châtiment de Napoléon Ier (il doit être puni car il a fait le coup d’Etat du 18 Brumaire)
De plus, ils ont eu tous les deux un grand intérêt pour :
- les voyages,
- l’histoire,
- la politique et évidemment
- toutes les formes de la littérature :
- théâtre, mais leurs pièces ne se jouent presque plus pour Hugo (Hernani et Ruy Blas) et plus du tout pour Dumas.
- romans : 2 ou 3 de Dumas et Hugo sont connus mondialement, traduits dans toutes les langues et ont été transposés en films et comédies musicales.
- poésies : celles de Victor Hugo sont très belles et avec un très beau souffle épique ou émouvant.
- voir un article séparé sur leurs œuvres dans mon blog !
Enfin, ils sont tous les deux au Panthéon
3 – Conclusion
Ces deux grands écrivains avaient, en plus d’un grand talent et d’une puissance de travail au dessus de la normale, de grandes qualités humaines et en particulier ils ont su passer au dessus des rivalités pour nourrir l’un pour l’autre une amitié qui dura toute leur vie !
Mis sur mon blog le 21 11 2020
A découvrir aussi
- Jean Arago (1788-1836), général au service du Mexique, 26 09 2012
- James Holman, un voyageur aveugle au XIXième siècle 10 2012
- Civilisation de l’Indus : la plus ancienne du monde ? Mis sur mon blog le 18 01 2020
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 71 autres membres